Hormis l’épisode Geffroy, après la disparition d’Edmond Puyo, l’absence d’une conservation éclairée et volontariste va entraîner la prolifération de dons, dépôts hétéroclites et sans grande valeur mais aussi la constitution d’un ensemble de sculptures locales en bois ou en pierre du 15e au 18e siècle, et d’un embryon de collection ethnographique, objets d’arts et traditions populaires, d’origine locale et étrangère.
Origine de la collection : Le territoire du Léon au Petit Trégor
Ce n’est que vers le milieu du 20e siècle que se constitue une véritable section ethnographique au Musée des Jacobins. Une longue réflexion entre les responsables locaux et des conservateurs envoyés par l’Inspection des Musées de France aboutira à la restructuration des collections et des espaces au milieu des années 1950.
C’est le musée tel qu’il était encore avant sa fermeture en 2003, effectivement débarrassé de ses ors et velours du 19e siècle et d’un grand nombre d’œuvres et d’objets secondaires ou passés de mode. Un musée qui consacre depuis 1956 une large place aux arts et traditions populaires du Léon et du petit Trégor, territoire qui s’étend sur les deux rives de la rivière de Morlaix, le Petit Trégor finistérien d’un côté et le Léon de l’autre, en faisant entrer dans les collections un certain nombre d’objet et de meubles, comme ceux collectés au début des années 1960, par Monsieur David Ojalvo, le premier conservateur professionnel, qui se partage entre le musée de Morlaix et celui de Brest. Avec le concours de Monsieur Jolu, le gardien d’alors, plusieurs objets de la région de Plouégat-Guerrand et Lanmeur dont une vielle, viennent compléter ce fonds.
Le legs Jacques Burel
– 1980 – Il faudra attendre presque trente ans pour que la collection ethnographique s’enrichisse de nouveau significativement grâce à la volonté de Jacques Burel, un artiste et un collectionneur qui noue dès 1985 des liens étroits avec le musée en entretenant une correspondance avec ses conservateurs successifs et les incite à acheter des objets d’art populaire qu’il assortit de dons.
– 2003 – Avec le legs consenti par Jacques Burel, mort le 28 septembre 2000, le Musée conserve aujourd’hui l’œuvre d’un homme pour lequel la Bretagne fut une source d’inspiration constante.
Jacques Burel était un homme indépendant au caractère bien trempé, discret et taciturne, attaché à ses racines léonardes et cornouaillaises et au terroir breton dans son ensemble. Il était à la fois peintre et collectionneur d’art populaire.
Sa passion pour les objets l’a conduit très tôt à constituer une collection remarquable, humbles outils et ustensiles mais aussi chefs-d’œuvre de l’art populaire, tels ces cuillers pliantes ou ces gardes pipes qui constituent aujourd’hui les fleurons du Musée de Morlaix.
Ses objets populaires à dominante bretonne enrichissent donc significativement les collections du Musée.